L'homme attacha des rails en haut des pr?cipices
Dont nul n'avait jamais sond? la profondeur......
A dompter l'indomptable il faisait ses d?lices !
Et, bientot, ? son char attelant la vapeur,
Sur le gouffre conquis, il passait en voiture.
La machine soufflait, en grimpant au rocher,
Mais le g?nie aidait, dirigeait l'aventure,
Et le destin mauvais n'osa pas le toucherl;
Le soleil se leva sur la tache achev?e.
I1 mit des boulons d'or au bout des lourds essieux,
M?la des tons d'opale ? la noire fum?e....
Consacrant le travail par un baiser des cieux.
Une grave clameur monta de la vall?e,
S'?chappa des buissons, sortit du sein des bois-
Chanson myst?rieuse, adoucie et voil?e....
De la nature, enfin, c'?tait la grande voix
Qui proclamait tout haut la victoire de l'homme.
Et, depuis ce jour-l?, docile, au voyageur
Elle offre ses splendeurs qu'il admire et qu'il nomme
Avec des mots choisis, interdit et songeur.
Quand je vous comtemplais, grandioses montagnes,
Dans le r?ve empourpr? d'un beau soleil couchant,
Je pensais au destin des ?mes, vos compagnes,
Qui, voilant un sanglot, font de leur plainte un chant.