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d'honneur puisse rougir, et le reste m'occupe fort peu. Peut-
?tre ai-je tort? mais il me semble que je ne voudrais gu?re
de la gloire qu'ambitionne M. Cauchon, c'est-?-dire celle de
pouvoir, au moyen d'une feuille publique, calomnier tous les
jowrs quelqu'un ou quelque chose: ce qui est un besoin chez M.
Cauchon, comme l'a dit le v?n?rable A. N. Morin.
30 J'ai ?crit ou fait ?crire en mauvais fran?ais wle brochure de
28 pages.
Pour ?tre vrai, monsieur, vous auriez d? dire que la bro-
chure dont vous parlez a ?t? ?crite par celui qui l'a sign?e.
Quant au mauvais fran?ais, il se peut que vous ayez raison.
Je vous sais tr?s-fort en grammaire et en litt?rature ! Si j'ai
bonne m?moire, vous l'avez prouv? un jour en vous mo-
quant du style de Bossueti de Villemain et de toute l'Aca-
d?mie !
40 J'ai fait des fricandos agronomiques.
J'ai beaucoup ?crit en faveur de la colonisation. J'ai publi?,
entre autres, des Etudes sur ce sujet, qui ont ?t? accueillies
avec faveur en Canada, en France et aux Etats-Unis. Je ne
m'abuse point sur le m?rite et la forme de mes ouvrages,
croyez-le bien. Je n'ai pas eu le bonheur de faire un cours
d'?tudes classiques; le peu que je sais, je le dois a un
grand amour du travail et ? la faible part d'intelligence qu'il
a plu ? Dieu de m'octroyer. Cependant, tels qu'ils sont,- j'ai la
pr?tention de croire que mes ?crits n'ont pas ?t? inutiles aux
int?r?ts, de la cause que j'ai voulu servir.
Ce qule j'ai fait jusqu'ici n'est rien, sans dou te, en compa-
raison de toutes les grandes choses qui ont l'honneur de vous
compter pour p?re, M. Cauchon. Par exemple, je n'ai d?cou-
vert ni le lac Ontario, ni la chute Niagara, et je n'ai jamais
publi? un Trait? de Physique compil? de l'anglais. Jamais non
plus il ne m'est arriv? d'?crire, sur le m?me sujet, deux bro-
chures si oppos?es l'une ? l'autre, que la seconde avait pour
but; de prouver que j'avais eu tort d'?crire la premire : cet
honneur vous ?tait r?serv?, M. Cauchon.