PAOLA. -
Comment!
FRANCIS.
En un instant, toute la population fut sur lui, en un
instant, aussi comme des b?tes fauves elle se rue suir lui, lui
arrache ses ?paulettes, ses croix, d?chire son drapeau, elle
veut le mettre en pi?ces lui riieme, mais bient?t C'apelli le
prend sous sa protection et Joachim Murat, Roi des deux
Siciles, cinq minutes apr?s, fut jet? dans la cour au milieu
des voleurs et d'assassins !
PAOLA (sanglottant.)
0 mon Dieu ! Pauvre Roi !
FRANCIS.
Au milieu de tous ces malfaiteuirs, Murat montra
encore sa grande ?me, son courage; ? peine fut-il entr?.
que tous ces hommes l'entourent, Murat les regardent avec
des yeux qui lancent des ?clairs,...plusieurs le reconnaissent,
ils se parlent et tout ? coup les cris de Vive le Roi ! Vive
Joachim Murat se font entendre !...Ces m?mes cris r?p?t?s
dans une prison le faisaient remonter sur son tr?ne s'ils
eussent ?t? profer?s sur la place du Pizzo !...Le Roi sourit
am?rement et tirant de ses poches deux poign?es de
pi?ces d'or: tenez, dit-il, en les leur jettant, il ne sera pas
dit qu'un Roi tout d?coturonn? qu'il soit ne vous aura pas
fait largesse !...C'est alors que le g?n?ral Nuiiziante, sone
vieux camarade comme il l'appellait toujours, vint le tirer]
de l? et le mit dans ces deux salles. (Il montre celle de
droite.)
PAOLA.
Et aujourd'hui peut-?tre, une sentence de mort, sen
tence inique, prononc?e par ceux-l? memes qui l'accl;
maient viendra l'enlever ? notre amour !...Oh! tien
Francis, je suie jeune, mais si tous ?taient comme moi. ..